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Conseil Scientifique > Productions du Conseil Scientifique > Avis du Conseil Scientifique > Eviter la visco-supplémentation dans la gonarthrose | |
Dans cette catégorie: Nirsevimab (Beyfortus®) en prévention des infections respiratoires à VRS DE L'IMPORTANCE DE LA CONTINUITÉ DES SOINS EN MÉDECINE GÉNÉRALE L'approche centrée patient en médecine générale Iatrogénie médicamenteuse : constat et propositions Intérêt du score calcique dans l'évaluation du risque cardiovasculaire en médecine générale Vaccin Comirnaty® contre la Covid-19 chez l’enfant âgé de 5 à 11 ans : une aide à la décision Pas d’aspirine pour les patients à risque cardiovasculaire en prévention primaire Vaccin AZD1222 (AstraZeneca) contre la Covid-19 : une aide à la décision Vaccin Moderna mRNA-1273 contre la Covid-19 : une aide à la décision Décider selon les données de la science, y compris en période pandémique Covid-19 : y a-t-il une place pour l’hydroxychloroquine (Plaquénil®) en médecine générale ? Covid 19 : argumentaire scientifique sur le dépistage de masse et le confinement L’association entre nombre de médecins généralistes par habitant et santé populationnelle Le développement de pratiques infirmières avancées en soins premiers en France Fichiers joints: |
Eviter la visco-supplémentation dans la gonarthroseCréé le lundi 5 septembre 2022 Éviter la visco-supplémentation dans la gonarthrose La gonarthrose est une pathologie fréquente en population générale : 15% des personnes de plus de 45 ans ont des symptômes (incapacité physique ou douleur) qui lui sont liés1. L’injection intra-articulaire d’acide hyaluronique est un traitement souvent proposé. Cependant, il n’est plus remboursé par la sécurité sociale depuis 2017 car son efficacité et sa sécurité d’emploi sont controversées. Une méta-analyse ayant inclus 169 essais randomisés a évalué l’efficacité (soulagement de la douleur et amélioration de la fonction articulaire) et les risques de la visco-supplémentation d’acide hyaluronique comparativement à des injections intra-articulaires de placebo ou des soins usuels2. La visco-supplémentation a entrainé une diminution de l’intensité de la douleur de l’ordre de -2mm en moyenne sur une échelle visuelle analogique de 100 mm (IC95% = -3,8 ; -0,5 mm) ; et une faible amélioration de la fonction articulaire : différence moyenne standardisée = -0,11 (IC95% = -0,18 ; -0,05). Les résultats sur ces deux critères de jugement étaient inférieurs aux seuils de pertinence clinique préétablis : -10 mm pour la douleur et -0,37 pour la fonction. De plus, la plupart de ces essais étaient à haut risque de biais. Enfin, un biais de publication a été mis en évidence, susceptible de remettre en cause la réalité de ces éventuels et faibles bénéfices, car plusieurs grands essais cliniques financés par l’industrie n’ont jamais été publiés3-5. Une analyse basée sur 15 essais cliniques et 6 442 patients a suggéré que la visco-supplémentation était associée à un surrisque d’effets indésirables graves voire mortels, notamment cardiovasculaires : 3,7 % dans le groupe traité vs 2,5 % dans le groupe témoin : risque relatif = 1,49 (IC95% = 1,12-1,98). Au total, ces résultats, cohérents avec une précédente méta-analyse6, permettent de conclure que la visco-supplémentation par acide hyaluronique chez les patients souffrant de gonarthrose n’a pas d’efficacité clinique suffisante, et expose à des risques accrus d’effets indésirables graves. Le conseil scientifique du CNGE conclut à un rapport bénéfice/risque défavorable et conseille d’éviter la visco-supplémentation dans la gonarthrose. Au-delà de l’absence de remboursement, les agences d’état, HAS et ANSM, devraient prendre des mesures pour éviter aux patients d’être exposés à des risques inutiles conformément à leurs missions. Sources
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